Quand la Ligue des Champions affole les réseaux : décryptage d’un phénomène social media

1. Un événement fédérateur qui fait exploser les audiences
La Ligue des Champions n’est pas seulement un événement sportif : c’est un rendez-vous émotionnel planétaire. Chaque soir de match, les réseaux sociaux s’embrasent, avec des pics d’audience impressionnants sur X, Instagram, TikTok, YouTube et Facebook.
La finale de cette année en est la preuve. Le soir du match, 14 millions d’utilisateurs ont activement commenté l’événement, avec une forte concentration de conversations autour de la victoire du Paris Saint-Germain. Instagram est la plateforme ayant généré le plus de visibilité en termes d’équivalent media (289,12 millions d’euros générés par les contenus qui parlent de la ligue des champions entre le 1er Avril et le 15 mai 2025).
Concernant les deux équipes, les chiffres parlent d’eux mêmes : le PSG et l’Inter Milan ont recueilli respectivement plus d’1 milliard d’impressions sur leurs réseaux sociaux.
Au total, 23,5 millions de mentions ont été enregistrées dans le monde autour de cette finale, dont 9 millions pendant le match lui-même. Un pic d’engagement qui illustre la puissance émotionnelle et virale de ce type de moment collectif.
À titre de comparaison, la finale de la Coupe de France, organisée fin mai, a généré “seulement” 685 000 mentions sur les réseaux. L’écart est flagrant.
Les fans étaient beaucoup plus actifs : ils ont passé plus de temps sur les réseaux sociaux des équipes, des sponsors et autour de l’évènement. Résultat : plus de portée, plus d’engagement, et plus d’abonnés. Côté français, l’usage des réseaux a même bondi de 49 % à la mi-temps et de 24 % à la fin du match, en lien avec les moments forts du match comme par exemple les 2 buts des 20 premières minutes, les penaltys ratés ou la tension des dernières minutes qui deviennent des récits puissants à raconter
Chaque match crée des moments forts – des exploits, des échecs, des retournements – qui nourrissent des histoires captivantes.
2- Le real-time marketing : une opportunité stratégique pour les marques
La finale de la Ligue des champions, ce n’est pas juste un match : c’est une scène mondiale idéale pour les marques. Avec le real-time marketing, elles peuvent rebondir en direct sur un but ou une célébration et capter l’attention d’un public immense et engagé.
Par exemple, Heineken a lancé la campagne 'Unlucky Charm', avec un supporter de l’Inter persuadé de porter malheur à son équipe. Il a donc regardé le match depuis un pub éloigné du stade.
L’idée, appuyée par une étude (45 % des fans pensent qu’ils peuvent influencer le score), a été portée par Jill Scott. Une preuve que, bien utilisée, la réactivité peut vraiment renforcer l’engagement.
Les plateformes les plus adaptées au real time marketing sont les plateformes à contenus courts comme Youtube avec les Shorts, qui permettent de booster la visibilité des marques. Récemment, la plateforme a changé le mode de calcul de vues des Shorts, qui sont comptabilisées dès le démarrage de la vidéo, au lieu de 3 secondes au départ, ce qui augmente la portée des contenus.
3. Un terrain de jeu mondial pour les marques
Pendant la finale de la Ligue des Champions, plusieurs marques ont activé leur partenariat en misant sur l’émotion collective et la portée mondiale de l’événement.
Des sponsors comme Heineken, Pepsi, PlayStation ou Qatar Airways ont lancé des campagnes combinant storytelling, expériences exclusives et contenus en temps réel.
Ces activations montrent que les grands événements sportifs ne sont plus seulement des moments télévisés, mais de vraies scènes sociales où les marques peuvent engager les fans bien au-delà du terrain.
Qatar Airways, par exemple, a maximisé sa visibilité en adoptant une stratégie double en étant à la fois sur les réseaux sociaux et sur place. Elle a profité d’un positionnement rare : être sponsor des deux finalistes (PSG et Inter Milan) ainsi que de la compétition. Résultat : une visibilité maximale, peu importe le vainqueur.
Pour engager les fans, la marque a proposé des offres exclusives (vols + hôtel + place pour la finale) vite épuisées, et a animé le podcast "Rio Meets", en plein cœur du Champions Festival à Munich, avec Rio Ferdinand, Claude Makélélé et Julio Cesar.
Côté social media, la présence était discrète mais cohérente, avec des contenus diffusés sur Instagram et Facebook, renforçant son image de partenaire émotionnel du football mondial.
En combinant sponsoring, contenus premium et expérience fan, Qatar Airways prouve qu’un bon partenariat ne se joue pas juste sur un logo, mais sur la capacité à toucher les émotions et à activer le message à 360°.


4. Le rôle central des joueurs, influenceurs et personnalités
Les joueurs du PSG n’étaient pas seulement des stars du foot, certains ont aussi brillé en ligne sur les réseaux sociaux : Ousmane Dembélé (@o.dembele7), par exemple, a généré plus de 3,1 millions d’engagements avec un excellent taux d’engagement de 7 %, ce qui renforce la présence digitale du club.
Des influenceurs spécialisés ou lifestyle ont aussi animé l’événement en direct, comme @karim10jr, micro-influenceur foot (24,5K abonnés), qui a publié 116 vidéos en 6 semaines autour de la Ligue des champions, cumulant plus de 570 000 engagements.
Côté célébrités, plusieurs personnalités ont réagi spontanément…ou presque : Dadju a publié des stories et posts après la victoire sur Instagram, tandis que GIMS a participé à une activation spéciale avec M6, l’un des diffuseurs officiels de la finale.


Pour les marques, qu’elles soient sponsors ou non, une activation d’influence ou un simple contenu spontané d’une personnalité publique en contexte émotionnel fort entraîne un meilleur engagement ainsi qu’un boost de visibilité.
5. Les fans au centre du contenu : la puissance du snack content
Le contenu généré par les fans (UGC) connaît une véritable explosion, porté par des formats spontanés comme les réactions en direct, les vidéos de célébration ou encore les détournements créatifs. De façon générale, les vidéos UGC liées au sport génèrent jusqu'à 6 fois plus d'engagement que les contenus de marque traditionnels.
Parmi les plateformes les plus adaptées à cette dynamique, TikTok se distingue particulièrement : son algorithme valorise l’authenticité émotionnelle, favorisant ainsi la viralité des vidéos amateurs.
En parallèle, les diffuseurs et organisations officielles capitalisent sur les moments-clés des matchs — buts, arrêts, célébrations — en les adaptant en formats courts comme les Reels ou les Shorts.
Ces contenus « snackables » permettent de revivre l’essentiel d’un match en quelques secondes, captant l’attention d’un public large, y compris de ceux peu enclins à suivre l’intégralité des rencontres.

