Les microplastiques, ce sont ces petites particules de plastique que l'on trouve désormais un peu partout : dans les océans, les plages, les fœtus et même dans certains aliments. Sujet de préoccupation pour de nombreuses entreprises, accusées d'avoir contribué à leur diffusion, les microplastiques sont une thématique qui intéresse de plus en plus les médias mais aussi les consommateurs.
Les médias régionaux et scientifiques sont ceux qui s'intéressent le plus à la problématique
Afin d'en savoir plus sur les intérêts des journalistes et des consommateurs pour cette thématique, nous avons décidé d'analyser plus de 700 articles publiés entre 2020 et 2021 dans des médias nationaux français utilisant le terme "microplastique" au singulier et au pluriel.
Notre première conclusion est que les microplastiques sont principalement un sujet pour la presse régionale (letelegramme.fr, 37 articles, france3-regions.francetvinfo.fr, midilibre.fr, leparisien...), mais aussi pour la presse spécialisée scientifique (sciencesetavenir.fr, futura-sciences.com, nationalgeographic.fr...).
En nombre de retombées, c'est la présence de microplastiques dans les biberons, les lessives de nos vêtements qui contribuerait à la diffusion de ceux-ci, l'étude affirmant que plus de 14 millions de tonnes de microplastiques polluent les fonds marins, les plages menacées par des tonnes de plastiques au Sri-Lanka ainsi qu'une étude indiquant que des microplastiques ont été trouvés dans le fœtus d'un enfant qui ont le plus attiré l'attention des journalistes.
Les trois entités les plus citées dans les articles ont été WWF, le CNRS, et Tara.
Un article du Huffington Post sur des microplastiques découvert dans un fœtus a généré plus de 60K réactions sur Facebook
Cependant, si le nombre d'articles publiés sur le sujet est élevé, seuls 37 d'entre eux ont généré un nombre d'engagements, c'est-à-dire de partages, de réactions et de commentaires supérieur à 1000. Parmi eux, on trouve une surreprésentation de National Geographic et des médias régionaux 20minutes.fr et france3-regions.francetvinfo.fr. En nombre d'engagements totaux générés, Huffington Post (64K engagements) et National Geographic (25K engagements) dominent les débats. C'est d'ailleurs l'article du Huffington Post sur les microplastiques présents dans le foetus qui a généré à lui seul 63K engagements sur Facebook.
Pour aller plus loin, nous avons analysé quels étaient les groupes et les pages qui avaient partagé ces articles sur Facebook. Et le moins que l'on puisse dire est que l'essentiel du bruit sur Facebook est lié au partage des articles sur les pages officielles des médias nationaux (Les Echos), régionaux (20 Minutes) ou scientifiques (National Geographic), mais aussi à ceux plus engagés comme Mr Mondialisation ou Thinkerview.
Viennent ensuite les influenceurs actifs sur le sujet comme Hugo Clément ou Le Monde de Léo, les associations, ONG, fondations ou instituts (Permavenir, C'est Assez), les pages ou groupes ayant pour objectif la protection de l'environnement (Plus d'arbres moins de connards, Stop Ecocide) et les pages et groupes politiques (Avec François Ruffin). Enfin, d'autres pages ou groupes moins engageants liés aux arts, aux régionaux/villes locales, au sport ou à la protection des animaux ont également relayé ces articles.

Pour conclure, pour comprendre quels sont les lieux de diffusion des informations en lien avec les microplastiques, il ne suffit pas seulement de relever les médias qui en ont parlé mais aussi d'analyser la typologie des groupes et des pages qui ont relayé l'article sur Facebook et lui ont donné un nouvel écho. L'analyse des verbatims que sont les commentaires déposés peut nous apporter également une lumière supplémentaire sur l'opinion des internautes au sujet de cette thématique.